Contexte historique et origine :

Le fusil G96/11 (ou modèle 1896/11) est une évolution du Schmidt-Rubin 1889/96, modifié entre 1911 et 1920 pour intégrer les améliorations du système 1911, notamment un nouveau canon, une crosse avec poignée demi-pistolet, et un magasin de 6 coups adapté à la munition GP11. Environ 137 000 exemplaires ont été produits ou convertis à partir des anciens modèles 89/96. Cette arme était utilisée par l’infanterie suisse jusqu’à son remplacement progressif par le mousqueton K31 dans les années 1930.
La version en .22 LR, quant à elle, n’est pas une arme réglementaire de l’armée suisse dans cette configuration. Elle résulte de conversions effectuées après la mise hors service des G96/11 originaux, souvent pour le tir sportif, l’entraînement ou le marché civil. Ces transformations étaient courantes en Suisse, où les fusils militaires réformés étaient fréquemment adaptés en petit calibre pour les stands de tir ou les écoles de cadets.

Caractéristiques techniques :

Calibre : .22 Long Rifle (au lieu du 7,5 × 55 mm d’origine).

Mécanisme : Culasse à mouvement rectiligne (système Schmidt), typique des fusils suisses, qui permet une action rapide et fluide en tirant la culasse en ligne droite pour éjecter et chambrer une cartouche.

Canon : La conversion en .22 LR implique généralement soit un canon entièrement remplacé, soit un tube intérieur (liner) inséré dans le canon d’origine. Dans les deux cas, le canon est adapté au petit calibre, avec des rayures optimisées pour le .22 LR (souvent un pas de 1:16 pouces).

Longueur : Environ 1 310 mm (identique au G96/11 standard), ce qui en fait un fusil long par rapport aux carabines plus courtes comme le K31.

Poids : Légèrement réduit par rapport à la version militaire (environ 4 kg à vide), selon les modifications apportées au canon et au magasin.

Magasin : Le magasin d’origine de 6 coups est parfois conservé et adapté pour le .22 LR, ou remplacé par un chargeur spécifique de moindre capacité (5 ou 10 coups, selon les conversions).

Visée : La hausse d’origine, graduée de 300 à 2 000 mètres pour le 7,5 × 55 mm, est souvent conservée mais devient inadaptée au .22 LR, qui a une portée effective bien moindre (150-200 mètres maximum). Certaines conversions incluent une hausse micrométrique ou des organes de visée simplifiés.
Particularités de la conversion :
Objectif : Ces fusils en .22 LR étaient destinés à l’entraînement à faible coût (le .22 LR étant bien moins cher que le 7,5 × 55 mm) ou au tir de loisir. En Suisse, le tir est une tradition forte, et les stands locaux utilisaient souvent des armes converties pour les jeunes tireurs ou les compétitions informelles.

Fabrication : Les conversions étaient réalisées soit par des armuriers privés, soit par des ateliers spécialisés après la réforme des stocks militaires. Elles ne sont pas standardisées, donc chaque exemplaire peut varier (canon, organes de visée, finition).

Précision : Le .22 LR, avec sa faible énergie, bénéficie de la longue ligne de visée du G96/11 (environ 65 cm), offrant une bonne précision à courte distance (50-100 mètres), idéale pour le tir sur cible.

Intérêt et rareté :
Rareté : Les G96/11 en .22 LR sont beaucoup moins courants que leurs homologues en 7,5 × 55 mm ou que les K31. Leur production limitée et leur usage spécifique en font des pièces prisées par les collectionneurs ou les amateurs de tir aux armes réglementaires (TAR).

Avantages et limites :
Avantages : Coût réduit des munitions, précision correcte à courte distance, héritage historique suisse, et maniabilité du système Schmidt-Rubin.

Limites : Moins polyvalent que le modèle d’origine en 7,5 mm, organes de visée parfois inadaptés au .22 LR, et poids élevé pour une arme de petit calibre.